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Des consultations de kiné et d’orthophonie sans ordonnance

4 min

La consultation d’un kinésithérapeute ou d’un orthophoniste sans prescription médicale fait débat depuis longtemps. Les discussions sont revenues sur la table des négociations lors des amendements votés le 13 octobre 2021 par la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée nationale et soumis au Sénat.

 

La proposition est de tester l’accès direct aux soins de kinésithérapie et d’orthophonie, sans une ordonnance délivrée par un médecin généraliste.

 

 

Kiné et orthophoniste sans ordonnance : expérimentation

Ce projet consiste à autoriser certains professionnels de santé à délivrer des soins sans prescription médicale. Il est proposé dans un premier temps sur une période de 3 ans dans 6 départements.

 

Les orthophonistes ou kinés en libéral concernés doivent exercer dans des structures de soins coordonnés, comme une maison médicale ou un centre de santé.

 

 

Kinésithérapeute et orthophoniste sans prescription médicale : objectif

Il n’est évidemment pas question de remplacer l’intervention des médecins par un auxiliaire de santé. Toutefois, les avantages seraient indéniables si un patient pouvait consulter un kiné ou un orthophoniste sans ordonnance.

 

Diminuer l’étendue des déserts médicaux

La démarche permet un gain de temps dans un contexte où la désertification médicale sévit dans bon nombre de territoires.

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 10% des Français n’ont plus de médecin. Plus de 6 millions de la population habitent à plus d’une demi-heure d’un service d’urgence. Dans ces conditions, il est impossible d’obtenir un rendez-vous chez un docteur. Bon nombre de patients sont ainsi privés de soins, notamment en kinésithérapie ou en orthophonie.

 

Réduire le parcours de soin

L’accès direct aux soins de kiné et d’orthophonie ne serait envisageable que pour des troubles pathologiques courants. Ainsi, le malade pourrait avoir recours à son kiné sans prescription médicale pour :

 

  • Une entorse ;
  • Une sciatique ;
  • Etc.

 

Le procédé serait identique pour pouvoir consulter un orthophoniste sans ordonnance. Le but est, vous l’aurez compris, de raccourcir le parcours de soin et de désengorger le système médical.

 

 

Soins kiné ou orthophoniste sans ordonnance : prérequis

Dans l’esprit de ces amendements, la “coopération entre les professionnels de santé” est de mise. C’est d’ailleurs ce que souligne Stéphanie Rist, médecin à l’origine de la loi “ visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification”. L’émergence de Ma santé 2022 et les avancées numériques dont nous avions déjà parlé dans cet article vont d’ailleurs bien dans ce sens.

 

La collaboration entre les professionnels de santé semble donc essentielle. Elle passe par :

 

  • La transmission de bilans ;
  • Un renforcement de la transdisciplinarité des professionnels de santé.

 

Lors de toute consultation sans prescription médicale, le médecin généraliste aurait bien sûr connaissance du bilan initial. De plus, un compte rendu lui serait adressé puisque toutes ces données seraient référencées sur le DMP (Dossier Médical Partagé).

 

 

Une démarche approuvée par les conseils de l’ordre

Cette demande d’accès direct aux soins émane des professionnels de santé eux-mêmes. Les syndicats des kinés et orthophonistes sont unanimes.

 

Dans un communiqué de presse, la FNEK rapporte d’ailleurs les bénéfices engendrés par l’accès direct à un kiné sans prescription médicale. À l’échelle internationale, selon elle, les expérimentations font état :

 

  • D’une réduction du coût global en santé ;
  • D’une satisfaction des patients dont la prise en charge plus rapide participe à embellir la qualité de vie.

 

Quant aux orthophonistes, ils déplorent la pénurie actuelle dans leur corps de métier. Leur fédération nationale préconise aussi l’accès à un orthophoniste sans ordonnance dans ses 20 propositions pour améliorer l’accès aux soins.

 

L’accès à un kinésithérapeute ou un orthophoniste sans prescription médicale est en cours d’expérimentation. Nul doute qu’il participe à réduire le parcours de soin du patient. Suivez nos actualités, nous vous en dirons plus dans les prochains mois.

“Si cet accès est fluide et facile aussi bien pour le professionnel de santé que pour le patient, il ne faut pas hésiter à l’appliquer; de plus, cela permettrait à l’Assurance Maladie de faire des économies. »

Sébastien Guérard, Président de la FFMKR