(1) L’Afipa est une association professionnelle qui représente les industriels produisant et commercialisant des produits de santé disponibles en pharmacie sans ordonnance.
La France en retard sur l’automédication responsable
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La France accuse un certain retard concernant le développement de l’automédication par rapport à ces voisins européens. L’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa)(1) souhaiterait que les pouvoirs publics prennent des mesures pour son déploiement.
L’automédication est en retrait de -3,7 % en 2017 après deux années en hausse en France, révèle l’étude d’OpenHealth Company pour l’Afipa. Ce chiffre reflète la situation épidémiologique et le profil des pathologies saisonnières de l’année dernière : une diffusion du virus de la gastroentérite plus tardive et des allergies saisonnières moins fortes en 2017 que les deux années précédentes. Pesant près de 11 % du chiffre d’affaires des officines (36,2 milliards d’euros), le selfcare reste un marché structurellement en croissance grâce aux dispositifs médicaux et aux compléments alimentaires – les deux autres composantes du selfcare avec l’automédication.
Néanmoins, la part de marché de l’automédication en France est l’une des plus faibles d’Europe. Elle est de 12,9 % contre 39,6 % pour la Belgique, 41,9 % pour l’Allemagne et même 51 % pour le Royaume-Uni. La moyenne européenne est de 23,5 %. Aussi, l’Afipa souhaiterait-elle davantage d’implication des pouvoirs publics. La stratégie nationale de santé 2018-2022 prévoit certes « que de nouvelles réflexions sur l’automédication et la distribution des médicaments à l’unité pourront être engagées ». Mais « il manque tout de même une volonté politique pour donner l’impulsion à une vraie politique de l’automédication », regrette Pascal Brossard, président de l’Afipa.
L’association souhaite que les patients puissent gérer leur santé et leur bien-être de manière autonome et responsable, mais toujours dans le cadre du conseil pharmaceutique. « Les pharmaciens ont la capacité d’accompagner l’automédication et de conseiller le public, soutient Pascal Brossard. De plus, les médecins sont à 63 % favorables à l’automédication responsable, car ils comprennent que c’est une façon de rationnaliser notre système de soin. »