Une accessibilité améliorée pour les paramédicaux et les sages-femmes
D’après une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) rendue publique fin janvier, l’accessibilité géographique aux infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes (paramédicaux) et sages-femmes s’améliore entre 2016 et 2017. Mais des inégalités subsistent.
L’évolution des modes de prise en charge et d’organisation des soins (programme d’accompagnement au retour à domicile, exercice pluriprofessionnel, délégation des tâches, pratiques avancées) ainsi que le vieillissement de la population renforcent les besoins de prise en charge en ville par des infirmiers, des masseurs-kinésithérapeutes ou des sages-femmes. La répartition géographique de ces professionnels de santé exerçant hors des structures hospitalières constitue donc un enjeu crucial pour la garantie d’un égal accès aux soins dans les territoires.
Bonne surprise, l’accessibilité moyenne aux infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et sages-femmes mesurée par l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL), s’améliore entre 2016 et 2017, respectivement de +2,3 %, +2,8 % et +5,4 %. Elle s’explique notamment par la dynamique de la démographie de chacune de ces trois professions de santé. Entre 1999 et 2017, le nombre d’étudiants autorisés à entrer en première année de formation de masseur-kinésithérapeute a quasiment doublé, passant de 1 412 à 2 756. Le quota pour les entrées en formation de soins infirmiers a, lui, progressé de près de 70 % au cours de la même période et le numerus clausus en maïeutique, de plus de 43 %.
Conséquence de ce flux important de nouveaux diplômés : les effectifs de professionnels, et en particulier ceux exerçant à titre libéral, ont crû rapidement, plus vite que l’ensemble de la population. Entre 1999 et 2017, les effectifs des infirmiers libéraux ont augmenté de 7 % par an, ceux des masseurs-kinésithérapeutes libéraux, de 4 % et ceux des sages-femmes libérales, de 15 %.
L’APL, calculé à l’échelle communale, permet d’affiner l’étude de la répartition territoriale de ces professionnels de santé exerçant en ville. Les inégalités de répartition géographique des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et sages-femmes diminuent entre 2013 et 2017, particulièrement pour ces dernières. Entre les 10 % des habitants les mieux dotés et les 10 % des habitants les moins bien lotis, l’écart se réduit de 17 % pour les infirmiers, de 27 % pour les sages-femmes et de 29 % pour les masseurs-kinésithérapeutes.
Ces inégalités restent toutefois plus marquées que pour les médecins généralistes, mais plus faibles que pour les médecins spécialistes en accès. Ainsi, en 2013, les 10 % d’habitants les mieux dotés pour ces trois professions avaient une accessibilité environ cinq fois supérieure à celles des 10 % des habitants les moins bien lotis. Les inégalités de répartition des trois professions de santé étudiées répondent à des logiques géographiques différentes. Ainsi, la variabilité d’accessibilité aux infirmiers s’explique pour 57 % par la région de résidence, tandis que le type de commune est plus déterminant pour les masseurs-kinésithérapeutes. En revanche, pas plus la région que le type de commune n’a d’effet dominant sur la répartition des sages-femmes.